Débriefing Mountain X Race 2008
En résumé, le raid c'est spécifique. En gros, il y a autant de différence entre des trailers "apprentis raideurs" et des raideurs aguérris qu'entre des trailers et des coureurs sur route venant s'essayer en trail.
C'est sur que pour une première, on avait pas vraiment choisi le plus simple. Le menu proposé était costaud de chez costaud. En bref la journée s'organisait autour d'une discipline de raid (Trekking, escalade, canoë...) et un trail (enfin bon course en nature au vue des distances proposées...mais j'y reviendrai...)
Voici un petit résumé et débriefing ("à froid") de la semaine :
Le team est remonté comme des pendules, Greg (notre assistant au petits soins) et nous voilà partis pour la semaine.
J0 : Bourg Saint Maurice
: Prologue Trail Running
Au programme, prologue en course à pied. Sur le papier, ça paraît pas phénoménal, 10 kms et 495m de déniv mais sur le terrain, cela se révèle autre chose.
"ça part au taquet", et au bout de 200m de plat, on attaque un mur et c'est parti pour 4km et 500m positif. Là, ça calme tout le monde, mais de notre côté, on est surpris. La course est quasiment impossible, et on alterne marche et trot. Devant Agusti Roc est monstrueux, en costaud il fait le train devant et derrière c'est l'explosion, je rejoins Yohan qui a pris un meilleur départ que moi et on se motive pour ne pas finir trop loin en haut. La descente est enfin là, et là on enquille pour tenter de revenir. Finalement on descend pas mal et on finit respectivement 4e (Yohan) et 6e, Christian s'accroche mais dans un contexte aussi rapide, il limite la casse. La semaine est lancée sur de grosses bases et pour ma part, suis fort surpris du niveau en bosse...
J1 : Les Chapieux : Trekking Haute Montagne
Le départ de l'étape est donné à 6h00, au programme une 30e de kms et 3500m de dénivelé, avec un sac à dos de fou hyper lourd puisqu'avec tout le matos de haute montagne (crampons, chaussures, piolet, baudriers, corde...), et ça, ça change tout. On est plombés, impossible dès le départ de suivre les équipes de tête. Ascension jusqu'au refuge robert Blanc où l'on doit ensuite s'équiper pour le glacier. Notre inexpérience en haute montagne nous est fatale, perte de temps énorme, pieds défoncés par des chaussures non adaptées, bref une galère mais des images de fou, et une expérience inoubliable. Par contre, niveau course, je me rends compte que l'on a pas le niveau pour jouer les avant postes. Devant c'est du costaud et des CV sportifs plus adaptés au raid que les notres (Pierra Menta, JO en ski de fond, ...).
L'ascension du glacier (3600m) est longue et laborieuse mais ça vaut le coup, mais galère avec les cordes, les crampons et tout le toutim.
En définitive, on termine l'étape un peu loin, on s'est fait la peau pour aller chercher toutes les balises y compris les optionnelles pour finalement revenir en un peu moins de 7h00. Oui c'est sûr, ça fait pas une grosse moyenne... On se prend une bonne heure et demie dans les dents et le moral n'est pas au beau fixe.
On se remobilise vite pour être au départ du trail du soir.
Trail est un bien grand mot puisque ce n'est qu'en fait 6 kms en descente avec la moitié sur la route (trop technique ;-) ). Je termine 4e, finalement avec des jambes pas si entammées que cela. Dès la ligne franchie, nous voilà partis avec Kiki à la recherche de copains "pimpons" et d'une caserne pour prendre une douche fort appréciable aprés cette journée (ah la secte des pompiers ...).
J2 : Thônes : VTT
La journée est découpée en 2 sections VTT.
1/ 48 kms, 2 113 m dénivelé pour le matin avec de gros passage de portage, et départ en masse.
2/ 31,8 kms, 1 154 m dénivelé pour l'aprés midi et départ en contre la montre.
Autrement dit pas vraiment la journée où on gère.
Aprés un départ laborieux (Le Yohan est pas matinal), on se maintient dans un groupe de chasse avec lequel on reste sans trop de difficultés (en fait plus à l'aise que sur le glacier...). On termine la matinée bien placé puisqu'on se classe 4 ou 5.
L'aprés midi, c'est au tour de Kiki d'avoir son coup de mou, aprés avoir dévissé dans le ravin, il porte sa croix dans la dernière ascension de la journée.
Bilan mi-figue mi-raisin, pour cette journée de VTT, mais avec 85 kms de VTT dans les cannes, on est finalement bien contents d'arriver à Thônes.
Le soir, 10 kms et 421 m dénivelé sur un parcours que j'ai déjà emprunté lors de ma semaine à Thônes. Je termine encore une fois 4e dérrière Agusti (bien sûr), Nico Lebrun et Josiah Middaugh, mais devant pas mal de beau monde : Andy Symmonds, Tom Owens (coureur anglais de fell running et sky running...).
J3 : Thônes : Cordes (Via Ferrata, Escalade, Canyon)
Enfin une journée de pseudo récup. Au programme, journée "cordes". Le matin, canyoning vers le col de la Forclaz, épreuve non chronométrée donc ne rentrant pas en compte pour le classement. Le canyon n'est pas trés compliqué avec cependant 4, 5 bons sauts. aussitôt sortis du canyon nous voilà partis pour l'épreuve de via ferrata et d'escalade. Le plus compliqué dans la journée est la gestion des trajets entre les différents sites, sachant qu'il faut avoir terminé l'ensemble des ateliers avant 18:00 (heure de départ du trail).
Nous entamons par la via ferrata, aprés une petite marche d'approche fort sympathique... L'épreuve n'est chronométrée que sur une petite partie (environ 7'). Sans être technicien, nous nous efforçons de respecter les rêgles de sécurité (toujours un brin attaché, ...). arrive la partie chrono, là on s'amuse plus et on essaye d'optimiser. Au vue des résultats, pas suffisamment puisqu'on doit se prendre quasiment 3 min (sur 7') dans les dents par les meilleures équipes (la meilleure une mixte..). J'aurais quand même bien aimé voir leur sécurité sur les voies ;-(
Place ensuite à l'autre grand moment de la journée, l'escalade. 3 voies, 3 difficultés (4a, 5a, 6a), une voie par équipier. Je me lance dans la voie 6a, sans chaussons aprés que Yoyo et kiki aient réussi la leur. Le guide me lance alors la phrase qui tue : "t'as pas de chaussons ? bon, vas y essaie quand même" et ce qui devait arriver arriva, je me déchire et me vautre sur la voie.
Au final, nous terminons quasiment dernier de cette étape, en effet, 20 secondes de perdues sur la paroi font perdre autant de point qu' un effort de 2h00 pour aller chercher une balise à 2700m d'altitude... Bref, un peu dégouté.
Le soir, direction Megève pour le trail du soir. 14 kms et 800m de déniv. Je pars sur la tête et profite de l'échappée avec Agusti, Nico Lebrun, et Josiah Middaugh. malheureusement une erreur de parcours nous ramène avec tout le monde et tout est à refaire à la mi pente. Du coup Agusti est énervé et nous met un gros sac genre "attaque de vélo" et met tout le monde d'accord avant la bascule. Les places sont faites en haut et je bascule 4. Je commence à gérer la descente pour conserver ma place et ne pas laisser trop de cartouches avant la journée de samedi. Malheureusement, ça rentre derrière et suis obligé de relancer sur la fin de la descente pour terminer 4.
J4 : Morzine : Eaux vives
Le réveil commence à être de plus en plus laborieux. Ce matin, c'est parti pour le canoé. Un grand moment...
A peu prés aussi mauvais qu'avec les cordes. La navigation dans la rivière classe 3, c'est pas fait pour nous. On a passé une bonne partie des rapides dans l'eau à côté du bateau en galère. Là, c'était un peu la journée "tu baisses la tête, t'encaisses et t'attends que ça se passe..." le problème c'est que 40 kms de canoé ça passe pas vraiment vite. Et pour ma part, je crois que je suis vacciné des pagaies pour un bon bout de temps. Bien entendu, on finit encore à la rue avec un peu le moral dans les chaussettes. Les pieds sont défoncés, les corps endolories, les jambes bien entamées.
Le soir à Morzine, l'épreuve de trail est en fait un relais de 3x2kms en ville. Yohan débute pour passer le relais à Kiki. Je termine le relais. Nous terminons 4e équipe.
Puis place à la préparation du trek du lendemain dont le menu s'annonce dantesque : 42 kms 3000m positif et 3 cols.
J5 : Morzine : Trekking orientation
Place à la dernière épreuve de la semaine et pas des moindres. 42 kms et 3000m de déniv. Le départ est donné à 5h00. Nous enquillons direct le pas des espagnols qui ma fois est déjà fort rapide. Yohan a un peu de mal en début d'ascension, je l'accroche pour que l'on puisse rester au contact. Kiki assure le contact avec les équipes de tête. Yoyo est bien accroché et nous nous faisons la peau pour basculer en haut du 1er col avec la tête. Quechua est trés costaud et s'est fait la belle.
De notre côté, nous tentons de rester avec Nike et les espagnols. Mais les rampes sont énormes et nous sommes obligés de laisser partir Nike et l'équipe d'Agusti. La 2e équipe espagnole est à notre portée et nous réussisons même à la déposer à la fin du 3e col. Nous voyons au loin l'équipe Sybelles qui nous avait lacher dans le 2e col, mais nous ne reviendrons pas dessus.
Nous terminons en 7h00 à la 6e place pour cette étape sur une note positive avec de bonnes sensations et avec l'impression d'avoir pu se battre avec les meilleures. Mais que le niveau est haut, les gars sont trés complets que ce soit en eaux vives ou en montagne.
Au final nous terminons en 17e position au général. Forcément, au départ, nous ne partions pas vraiment pour ce résultat. Mais aprés analyse de la semaine, ce fut une super expérience. Certes pour être au départ d'une telle course, cela nécessite une logistique de fou que ce soit pour les partenariats (merci yohan), du boulot en amont pour récupérer le matériel à droite et à gauche (merci Kiki) et de l'organisation. C'est sur qu'on laisse beaucoup de jus pour être au départ. Mais au final, on en garde des images plein la tête. Ce fut une aventure humaine fantastique, trés formatrice pour la suite.
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F21%2F40%2F186408%2F48106177_p.jpg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F42%2F82%2F186408%2F46826501_p.jpg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F18%2F40%2F186408%2F46279115_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)