Chamonix - CCC 2009 : Attempt 1...
Pour cette année, j'avais donc opté
pour la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix) pour avoir un avant goût
d'Ultra..
Au programme 98 kms et 5500m positif.
Créée en 2006 en marge du fameux UTMB, la course présentait cette
année un plateau comme jamais il n'y avait eu jusque là.
Les
prétendants à la boîte ne manquaient pas : Guillaume Le Normand
(Vainqueur 2008), Ludovic Pommeret (l'homme aux 50 courses ;-),
Nikolaos Kalofyris (2e de l'Olympus Marathon), Didier Mussard (2e de
la diagonale des Fous), Jean Yves Rey (Vainqueur Marathon Mont Blanc
2008 et 2e du Swiss Alpine Marathon 2009).
Côté entraînement :
J'avais remis le couvert une semaine
aprés Serre Chevalier (certainement trop tôt), sur l'euphorie, j'ai
enchaîné de gros entraînements sans trop écouter les petits
signaux d'alerte de mon corps (difficulté à récupérer,
inflammation au niveau inguinal,...). L'attitude la plus judicieuse
aurait certainement été de se reposer et de breaker mais l'envie de
''perfer'' à Chamonix était trop forte.
La douleur à la hanche
s'est assoupie avec l'allègement et la récup des derniers jours sans
pour autant disparaître. Mais la motivation était bien là et
j'étais prêt à en découdre sur ce fabuleux tracé.
Le matériel :
Côté
matériel, j'avais bien entendu fait 100% confiance à Salomon et à
toute son équipe ''aux doigts de Fée'', qui a concocté à tous les
membres du team du matériel bourré d'ingéniosité. Merci encore au
dévouement de toute l'équipe et à notre Mr. ''1 idée à la
minute'' (Serge).
La course :
Il régnait une ambiance du tonnerre au
départ de Courmayeur. Sans nul doute qu'à une autre date, la CCC
revêtirait une ampleur bien supérieure à ce qu'elle est
actuellement (tout de même 1500 partants).
La météo est au beau fixe. Le départ
est donné à 10h00 aprés les 3 hymnes nationales (Suisse, France,
Italie). Dès les premiers kilomètres, 3 hommes s'échappent : Rey
(Team Nike Swiss), Kalofyris (Team Salomon Grêce) et moi même. Le
rythme est élevé mais rien d'alarmant. Dans l'ascension sur
Bertone, je laisse partir J Yves Rey (qui visiblement souhaite faire
la course seul devant (au vue de ces nombreuses accélérations), Nikolaos a pris
quelques longueurs (environ 1'). Je garde et contrôle l'écart
(entre 30'' et 1') avec Jean Yves Rey.
Derrière j'aperçois
Guillaume Le Normand distancé. A seulement 10 kilomètres du départ
les écarts avec les poursuivants sont déjà trés conséquents.
Arrivé à Bertone, je ressens déjà ma hanche, mais cela reste raisonnable, l'écart avec Jean Yves est parfait pour moi (moins d'1') ce qui me permet de l'avoir en visu et d'adapter mon allure. Nikolaos est déjà un peu plus loin.
On attaque alors les ascensions plus
raides (Tête de la Tronche) et là le fait d'appuyer sur les jambes
relance fortement la gêne à l'aisne. Au sommet, la douleur est belle
et bien présente, et je commence a cogité sérieusement sur la fin
du parcours. Je sais pour l'avoir reconnu que rien est encore fait et
que le ''meilleur'' reste à venir. La descente sur Arnuva s'effectue
tant bien que mal. J'attaque la remontée sur le Col Ferre à 2' de
Jean Yves. Je l'aperçois mais la douleur m'empêche de monter
convenablement. Je n'aperçois personne derrière au moment de
basculer sur La Fouly, mais la douleur est trop importante pour
envisager de rallier Chamonix en toute intégrité physique.
J'effectue comme je peux la descente.
A La Fouly (Km 40) je décide
la mort dans l'âme de jeter l'éponge. Sur le coup la pilule est dur
à passer, les spectateurs ne comprennent pas vraiment, je suis
toujours 2e, le 3e est à plus de 10'... Je sais que s'entêter ne
servirait pas à grand chose si ce n'est d'aggraver la blessure. Je
rends mon dossard et monte dans la voiture...
A Froid... :
Aprés 2 jours, la douleur s'estompe
progressivement. La décision de stopper la course a été sage.
Maintenant place aux soins et à la récupération, afin d'envisager
une participation aux Templiers en fin de saison, et ne pas rentrer
dans un cycle de blessures chroniques à répétitions.
En conclusion, ''fin de l'invincibilité
du Tomtom pour 2009'', la blessure n'épargne personne, même les
plus avertis. La saison du trailer est très longue, et à la vue des
résultats de la CCC ou de l'UTMB, il paraît très difficile de
concilier une saison avec des pics de forme trop prêts de la CCC ou
de l'UTMB.
Les courses d'ultra sont des courses à part qui laissent
peu de place à l'approximation et où la fraîcheur prime.
Pour finir, je tire mon chapeau à tous
les finishers de ce week end sur l'ensemble des courses (CCC, TDS,
UTMB).